Actualités

25 septembre 2024 Les émissions des services de l'eau

Chaque fois que vous ouvrez le robinet vous émettez 100 à 250 gr de CO2e par m3 d'eau potable qui coule et quand vous tirez la chasse, l’impact est entre 300 et 1000 gr de CO2e par m3 d'eau usée qui part dans les égouts.

Les gaz envoyés dans l'atmosphère ne sortent évidemment pas des tuyaux, mais sont émis lors des étapes de production et d'épuration de l'eau. Ce sont des émissions de CO2, émises quand l'opérateur et ses fournisseurs utilisent de l'énergie (pompes, engins...), des émissions de méthane résultant de la décomposition de matière organique, et du protoxyde d'azote, potentiellement émis de manière importante lorsqu'il y a nitrification (boues activées ou biofiltres nitrifiants).

Une partie de cet impact correspond à des émissions de flux (OPEX), liées aux process de traitement pour la potabilisation mais surtout aux process de traitement des eaux usées. Ces émissions sont en première approche proportionnelles aux quantités d'eau traitées. Les gaz à effet de serre émis peuvent représenter 50 à 80% de l'empreinte carbone globale du m3. Les collectivités disposent de leviers d'actions majeurs lors du choix des process de traitement. Il est important qu’elles aient les idées claires sur les émissions de GES des différentes solutions, car celles-ci vont avoir un impact durable sur l'empreinte carbone du m3.

L'autre partie correspond à des émissions de stock (CAPEX). Ce sont les émissions relatives à l’amortissement des infrastructures : la construction des STEPs, des ouvrages, des équipements techniques, des réseaux, etc. Quel que soit le volume d'eau traité, le volume d’émissions à amortir sera le même. Ces émissions de "stocks" constituent une faiblesse pour les services de l'eau car il en va du carbone comme de l'économique : moins nous consommons d'eau, plus l'impact CO2 et le coût du m3 augmente (amortissement d'un stock initial sur un volume moindre). La conception et la réalisation des ouvrages sont également déterminants : choix des matériaux (tuyaux, béton...), choix des prestataires, des solutions techniques... Ces choix vont conditionner l'empreinte carbone de l'eau pour de nombreuses années.

Dans un climat qui change, les services de l'eau s’approchent des limites sur les ressources. Ce n'est pas vraiment une baisse globale des précipitations qui est à craindre mais plutôt une irrégularité et une baisse des cumuls estivaux. Des expérimentations émergent pour maîtriser la demande (Tarification saisonnière de l'eau à Toulouse et tarification solidaire et progressive à Lyon). On peut penser que ces premiers mécanismes de maîtrise de la ressource, ne seront pas les derniers. Il va donc falloir consommer moins d’eau et si l'on en consomme moins... accepter également un prix au m3 qui augmente.
Décidemment, rien n'est simple dans un climat qui change.

climat ressource eau Adaptation

image

2024, nouvelle année, nouveaux défis !

En 2024, toujours soucieuse d’accompagner le plus efficacement possible les transitions de nos clients, en perspective de l’application de la CSRD ( Corporate Sustainability Reporting Directive ), notre équipe se mobilisera pour introduire dans ses accompagnements la notion de double matérialité :

Article suivant >
Nos références